Synodalité épiscopale dans la province ecclésiastique latine. Sa physionomie dans l’ordonnancement canonique actuel, particulièrement en France. (La)

La synodalité épiscopale est un principe ecclésial, fondée dans la communion hiérarchique, pour circonscrire et discerner graduellement le sensus fidei fidelium. La province ecclésiastique, avec le système métropolitain qui la structure comme réalité de communion, est le premier échelon institutionnel historique de cette organisation synodale, De l’antique expérience apparaissent des critères: territorialité, représentativité, subsidiarité pastorale et coresponsabilité. Si ces critères sont encore présents dans la province ecclésiastique latine (cann. 431-432), peu de conciles provinciaux (can. 440) sont aujourd’hui célébrés. L’Archevêque métropolitain (cann. 435-437), promoteur de la communion entre les Églises, est pourtant mieux établi dans son rôle de pivot de la synodalité épiscopale (can. 442). Peut-être une meilleure définition canonique de l’Assemblée des évêques de la province fait-elle défaut?L’organisation de l’Église de France vient illustrer concrètement cette étude. En effet, pour la modification de ses statuts, la Conférence des Évêques de France a choisi de rénover la carte des provinces ecclésiastiques, mettant en place de nouveaux schémas de collaborations épiscopales. Nous en voyons un exemple positif dans le Concile provincial de Lille. Un comparatif avec les statuts de la Conférence Épiscopale d’Espagne permet d’en voir les limites. Des horizons restent encore peu exploités, notamment dans le droit particulier: selon l’opportunité, le métropolitain pourrait recevoir de nouvelles charges (can. 436 §2); des institutions locales de communion pourraient voir le jour, comme dans la Province Ecclésiastique de Paris.